Créé en 2015, le réseau Capnot réunit aujourd’hui plus de 130 notaires qui mutualisent leurs compétences et leurs moyens humains pour traiter des dossiers d’envergure. Grâce à son logiciel Capnot’immo, il est précurseur en matière d’audit immobilier automatisé. Entretien avec le fondateur, Rémy Gentilhomme, notaire à Rennes, et son associé Raymond-Xavier Bourges.
R.G. : Les réseaux sont des boosters d’activité pour les offices qui y adhèrent. Notre étude est spécialisée dans la gestion de fortune et la transmission familiale d’entreprise. L’immobilier est donc une composante importante de notre activité. Il y a six ou sept ans, j’ai proposé une convention de partenariat à des études pour faire du coworking sur des dossiers. Il était prévu un partage d’honoraires à 50/50 et la certitude pour le notaire référent de conserver ses clients car nous nous engagions à ne pas prendre de contact direct avec eux. Capnot était né ! Aujourd’hui, avec plus de 500 collaborateurs répartis sur le territoire, nous sommes en capacité de répondre à des appels d’offres nationaux, sur des dossiers qui mettent en jeu plusieurs immeubles. Le notaire saisi du dossier prend contact avec les études les plus proches des immeubles concernés et anime l’équipe mise en place pour l’audit et la réalisation des actes.
R-X.B. : Ce regroupement de compétences et de moyens humains et matériels permet de traiter des opérations complexes et de grande envergure qu’une étude n’aurait pu prendre seule à sa charge.
R.G. : Il y a une dizaine d’années, nous avons créé, en partenariat avec l’université de Rennes, un logiciel permettant d’établir un rapport d’audit pour les immeubles complexes. Malheureusement, l’obsolescence technique était inévitable et une actualisation permanente était indispensable. Nous l’avons donc apporté gratuitement à Capnot. Aujourd’hui, chaque membre du réseau est responsable de la rédaction et de la mise à jour d’une partie de sa trame.
R-X.B. : Ce logiciel a beaucoup évolué. Il permet aux collaborateurs moins spécialisés d’avoir un fil conducteur pour réaliser l’audit immobilier. Il se présente sous la forme d’un questionnaire à dérouler. Chaque réponse induit une sous-question ou une conclusion rédigée. Par exemple, s’il s’avère qu’un immeuble n’a pas fait l’objet d’une attestation de non-contestation de conformité, le logiciel indique les risques qui en découlent et comment y remédier. Cette conclusion est ensuite retravaillée et personnalisée par le collaborateur en fonction des éléments du dossier. Le rapport final est très détaillé et une synthèse présente clairement au client les points importants et les problèmes soulevés.
R.G. : Cet audit est également un excellent outil d’anticipation. Réalisé en amont, il permet de résoudre les problèmes identifiés ou, pour ceux qui persistent, d’informer clairement le client des conséquences. Est ainsi écarté tout risque d’incident de séance le jour de la signature avec une demande de réduction de prix, ce qui s’est déjà vu régulièrement.
R.G. : Notre réseau couvre tout le territoire. En dehors de Paris, nous n’avons pas vocation à intégrer de nouvelles études dans les villes où nous sommes déjà représentés. En revanche, nous ne sommes pas encore présents à Toulouse et Grenoble. En ce qui concerne le logiciel, le travail est colossal, tant sur le fond que sur la forme. C’est un travail d’actualisation sans fin.
R-X.B. : Nous sommes également en train de mettre en place, avec des professeurs d’université, des formations pour les collaborateurs autour des thèmes développés dans l’audit. Notre but n’est pas de créer ou commercialiser des logiciels mais simplement de continuer d’améliorer cet outil à l’appui de notre spécialisation.
Les réseaux sont des boosters d’activité pour les offices qui y adhèrent.